[Portrait] Florian Hugues : la passion de l’acoustique

16 Mars 2023 Innovation Ressources humaines Story

Docteur en acoustique et en vibration et ingénieur en génie mécanique, il vient de remporter le prix La Pérouse de Naval Group pour sa recherche disruptive sur la maîtrise de la signature acoustique. Il place la transmission auprès des jeunes au cœur de sa mission et conçoit de nouveaux outils ou méthodes dans son domaine de prédilection : l’acoustique sous-marine. Ce chercheur passionné et visionnaire, c’est Florian Hugues.

Chez Naval Group, la signature acoustique, en d’autres termes la furtivité des navires, est un must. Pour Florian Hugues, c’est un mantra : il a focalisé son projet de R&D sur une nouvelle méthode d’évaluation de la signature acoustique des sous-marins. Fin 2022, SEA UBF a été récompensé par le Comité scientifique de Naval Group pour son aspect « innovant, audacieux et répondant à un réel besoin industriel ».

Une innovation de rupture

La méthode mise au point par Florian est disruptive. Depuis quelques années, les sonars utilisés par les marines peuvent détecter des cibles dans le domaine de l’ultra-basse fréquence (UBF). « Les sources UBF émettent des ondes acoustiques qui ont la particularité de pouvoir se propager sur de grandes distances. Selon la manière dont elles rayonnent dans l’eau, le sous-marin est détectable et sa carte d’identité lisible », explique Florian. « Or l’utilisation de l’UBF par les sonars adverses nous conduit à renforcer la maîtrise de la signature acoustique de nos sous-marins pour leur permettre de remplir leurs missions ». C’est tout l’intérêt du projet de R&D de Florian puisqu’il permet justement de contrôler la signature acoustique d’un sous-marin, donc de le rendre « indétectable ».

La passion du son

Si Florian a toujours été passionné par l’acoustique, c’est en rejoignant Naval Groupe en 2019 qu’il découvre l’acoustique sous-marine. « J’apprécie particulièrement de pouvoir réaliser des essais en mer avec des moyens importants. Dans la détection sous-marine, qui est mon terrain de recherche aujourd’hui, on innove en amont et on teste en aval notre recherche en conditions réelles. Cela donne un fort sentiment de responsabilité ».

En parallèle de SEA UBF, d’autres projets le mobilisent. « En 2023, je suis à 100 % sur SEA UBF et vais continuer à mener d’autres travaux dans le domaine de la maîtrise de la signature acoustique, comme concevoir de nouveaux outils numériques ou de nouvelles méthodes mathématiques ». Florian sera aussi occupé à encadrer un doctorant (et un deuxième à compter de 2024) et des étudiants en stage de fin d’études de Master 2. « Je trouve essentiel de pouvoir transmettre, de sensibiliser la nouvelle génération aux problématiques industrielles et de les former à la R&D appliquée au domaine industriel », conclut-il.