[Portrait] Fabrice Yaouanc, automaticien IPMS à Lorient

12 juillet 2023 Ressources humaines Naval de défense Story

Fabrice Yaouanc est automaticien Integrated Platform Management System (IPMS), le système d’automatisation des systèmes de plateforme du navire, au profit du programme de flotte logistique (Flotlog) qui comprend quatre bâtiments ravitailleurs de force (BRF) réalisés en partenariat avec Chantiers de l’Atlantique à Saint-Nazaire.

Le métier d’automaticien s’organise en deux temps : conception et automatisation/mise en service. « Nous concevons des systèmes industriels automatisés. Il s’agit de permettre la surveillance et le pilotage à distance des installations nécessaires à la conduite du navire » (usine électrique, mobilité, auxiliaires, sécurité navire…). Selon son expérience, l’automaticien peut être amené à définir le besoin et à rédiger des documents de conception. Dans le cas de Flotlog, l’analyse fonctionnelle a été menée par Chantiers de l’Atlantique. Certaines installations ont fait l’objet de spécifications complémentaires au vu de leur complexité, telles que l’usine électrique ou encore celle étudiée par Fabrice Yaouanc : la fonction ravitaillement à la mer qui pilote les transferts de combustible du BRF vers les autres bâtiments. « Cette fonction est tout à fait caractéristique du BRF et n’était pas automatisée sur la génération précédente. Nous sommes donc presque partis d’une feuille blanche. L’automatisation de la fonction permet de libérer les marins de toute l’attention nécessaire pour les manœuvres de ravitaillement pouvant être simultanées sur deux bâtiments, l’un à bâbord, l’autre à tribord ».

Mélange des genres

L’autre facette du métier concerne la programmation des automates dont le cadre est donné par les documents de conception cités précédemment. Celle-ci s’apparente à la programmation informatique mais avec une approche terrain (notion de capteurs et actionneurs). Il convient ensuite de définir et de dérouler des essais de validation de ces programmes sur plateforme d’intégration. Très contraint en termes de planning, le programme Flotlog impose en outre aux équipes le déploiement et la mise en service des systèmes à bord selon l’organisation des Chantiers de l’Atlantique, dont les process industriels diffèrent notablement de ceux de Naval Group. Pour autant, la phase de mise en service à bord, lorsqu’elle est bien préparée, est celle qu’apprécie le plus Fabrice Yaouanc. « C’est la concrétisation et la mise en commun du travail de chaque acteur du projet. Elle permet d’interagir avec tous les corps de métier, sans oublier les marins que nous sommes amenés à former à la prise en main de l’IPMS. C’est ce contact avec les autres qui rend le métier passionnant et enrichissant. » C’est ce mélange entre les phases de réflexion, d’études en bureau, et celles de terrain, plus manuelles, techniques, multidisciplinaires aussi puisqu’elles conjuguent des sujets matériels, réseaux, process, qui a attiré cet automaticien de 31 ans.  C’est un métier de terrain, en évolution permanente avec les progrès de l’informatique, qui peut combler les curieux passionnés par les techniques industrielles.

Parcours

Diplômé de Polytech Angers (ex-Istia), Fabrice Yaouanc a effectué son Master 2 en Génie des systèmes industriels dans une université espagnole, à Bilbao. Puis il est entré en 2015 chez Aquitaine Electronique, un sous-traitant de Safran, à Pau, avant de rejoindre Naval Group, fin 2021.