[Portrait] Constance Jeanroy, chargée d'études et essais système d'armes tactiques

Constance Jeanroy

07 Mars 2023 Naval de défense Systèmes Ressources humaines Story

Arrivée chez Naval Group en décembre 2020, Constance Jeanroy a travaillé sur la ligne de produit SYCOBS 3.0, le cœur commun des systèmes de combat des sous-marins français, avant de bifurquer en R&D pour créer une ligne de produit système d'armes tactiques pour les futurs sous-marins destinés à l'export. Quelles sont ses missions, ses motivations et aspirations ? Elle se présente.

Un intérêt pour les systèmes complexes

« Après mes études en école d'ingénieur, j'ai travaillé pendant quatre ans en conception, dans le domaine de l'aéronautique. Forte de cette première expérience en ingénierie des systèmes complexes, j'ai rejoint le site Naval Group d'Ollioules pour travailler sur la ligne de produit SYCOBS 3.0, le cœur commun des systèmes de combat des sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE) de deuxième et troisième génération et des sous-marins nucléaires d’attaque (SNA) Barracuda.
Il y a neuf mois, j'ai basculé en R&D pour travailler sur la ligne de produit système d'armes tactiques (SAT 3.0) qui sera déployé à terme sur le Blacksword Barracuda et le futur sous-marin océanique (FSMO), des sous-marins destinés à l’export. Le système d’armes tactiques est un des systèmes majeurs des sous-marins, il permet de mettre en œuvre les torpilles, missiles et mines afin qu’elles puissent atteindre les cibles désignées. »

Mener à bien l’ingénierie système numérique de la ligne de produit SAT 3.0

« Dans la continuité de SYCOBS 3.0, qui couvre le cœur commun des systèmes de combat SM, mon premier objectif est de mettre en place une ingénierie système numérique sur le périmètre complet du SAT, c'est-à-dire un tronc commun d’exigences qui couvrira non seulement les installations de tir torpilles et missiles, mais aussi les équipements permettant le stockage et l'éjection de ces armes.
Ma mission est de décrire les spécifications génériques, l'architecture et les interfaces de ces équipements, pour que Naval Group puisse répondre aux exigences de ses futurs clients sans avoir à réécrire l'ensemble des spécifications du système et des équipements à chaque programme. La mise en place d’outils adaptés à l’ingénierie système numérique en ligne de produits permettra de capitaliser une base de spécifications génériques et de limiter les adaptations au besoin de chaque client.
Mon deuxième objectif est de créer le jumeau numérique du SAT pour pouvoir ensuite, grâce à la modélisation et la simulation, faire des essais simulés, m'assurer que la conception réponde en amont aux performances attendues par le client et, à plus long terme, réaliser des traitements d’obsolescence sans impacter les fonctionnalités du système. Le travail de modélisation démarrera dès cette année. »

En interaction avec les équipes du groupe

« Je suis motivée par l'envie de prouver que ce projet innovant va fonctionner et par la conviction que les gains de temps auxquels il va conduire seront capitaux pour la compétitivité de Naval Group.
Ce projet d’envergure s’accompagne d’un partage entre ses équipes et les architectes systèmes de combat. C'est aussi un travail collaboratif multisites : je m’appuie sur les travaux de modélisation d'équipements effectués par les collaborateurs d'Angoulême-Ruelle et sur le retour d'expérience des équipes armes sous-marines de Saint-Tropez, qui ont travaillé sur la modélisation et la simulation de torpilles.
Par la suite, j'aimerais évoluer vers des fonctions plus en lien avec les programmes et travailler sur la remontée du cycle en V des systèmes de combat de sous-marins,
en participant à des essais d’intégration à bord. Le passage par le chantier, la mise en œuvre en plateforme d’intégration puis la réalisation des essais à bord est indispensable pour ne pas être décalée de la réalité opérationnelle. »