Il rêvait de devenir plongeur-soudeur afin d’allier le côté industriel à sa passion de la plongée sous-marine. Yvonnick Basset se lance alors dans une formation pour apprendre la soudure. « J’ai eu la chance de croiser un soudeur passionné qui avait travaillé sur le Charles-de-Gaulle. J’ai complètement accroché. » Onze ans plus tard, l’enthousiasme est toujours là. « On ne peut pas avoir de lassitude avec le soudage : chaque réparation, chaque matériau, chaque classe de bateaux s’appréhende différemment ». S’adapter est le maître-mot. Aux politiques de maintien en condition opérationnelle (MCO), renouvelées grâce à l’évolution des technologies. Aux positions pas toujours confortables à bord, et sans aucun accès à l’intérieur de ces tuyaux de vapeur ou d’évacuation des eaux qui serpentent partout. Aux nouveaux matériaux utilisés, tels que l’inconel (un alliage de nickel réfractaire) qui est largement mis en œuvre sur le programme Barracuda. Toute l’équipe de soudeurs a dû se former et se qualifier dans la perspective de la première indisponibilité pour entretien (IE00) du Suffren.
Esprit de corps
« Dernièrement, nous avons refait à bord une soudure inconel sur une bride, suite au démontage d’un équipement. Et nous sommes allés prêter main-forte avec David Valentin, un collègue soudeur, à un autre atelier pour souder un renfort fissuré dans une caisse à huile. Ce genre d’opération est inhabituel pour nous, consent Yvonnick Basset, mais elle est appelée à se renouveler. L’objectif est d’aller aider n’importe quel autre soudeur sur le site de Toulon, qu’il appartienne à l’équipe bâtiments de surface ou sous-marins. » Après des années passées au MCO de la classe Rubis (qui n’est pas terminé !) c’est un nouveau chapitre de la direction Services qui débute. Toutes les collaborations nouées entre sites Naval Group au profit du programme Barracuda sont particulièrement appréciées d’Yvonnick Basset. « L’approche du soudage est très différente entre la construction neuve et le MCO. Échanger avec les équipes de Cherbourg ou Lorient nous renseigne sur les choix qui ont été faits, les savoir-faire mis en œuvre. Idem lorsque nous dialoguons avec les soudeurs nucléaires de Nantes-Indret ou de Cherbourg qui ont des exigences encore supérieures aux nôtres. Alors quand les nôtres s’élèvent, nous pouvons reproduire leurs processus. Nous n’avons jamais fini d’apprendre. Le soudage est un défi permanent ! »