[Sur le chantier] Épisode 4 : Orchestrer l’arrêt technique

09 septembre 2024 Naval de défense Services aux flottes Episode

Mardi, 9 heures du matin. Comme chaque jour, l’arrêt technique de la frégate multimissions (FREMM) démarre par la réunion de coordination. L’objectif : permettre aux 400 personnes qui interviennent sur le chantier de travailler efficacement, et en toute sécurité, les unes à côté des autres.

« Bonjour à tous ! J’espère que vous allez bien, on va commencer. » Ludovic, l’ingénieur responsable de production (IRP) accueille les chefs d’équipe et responsables de lots de travaux de Naval Group, le commandant adjoint du navire, un représentant du Service de soutien de la flotte (SSF), plusieurs membres de l’équipage et du service logistique de la Marine nationale, ainsi que les personnes chargées de la sécurité du chantier pour la réunion de coordination quotidienne.

Sur le mur blanc de la salle, un rétroprojecteur affiche le planning des principaux travaux prévus cette semaine. Par la fenêtre, on aperçoit la mâture de la FREMM et les premiers ouvriers qui montent à bord.

« Dans trois jours on sort les deux lignes d’arbres donc d’ici demain, le fond de bassin devra être libre pour l’installation de l’outillage » poursuit Ludovic. Une rapide discussion entre les chefs d’équipe et les marins permet de se mettre d’accord sur la marche à suivre. Puis les regards se portent à nouveau sur le planning. Ludovic reprend : « Demain, des travaux sont prévus dans la fosse sonar. Elle doit impérativement être vidée aujourd’hui ».

 

Un logiciel dédié à la gestion de la coactivité

L’ambiance est à la fois conviviale et studieuse, le ton rapide et efficace : il ne faut pas perdre de temps pour pouvoir retourner rapidement sur le chantier. Une fois le planning de la semaine examiné, l’IRP passe aux travaux prévus pour le lendemain. Il s’appuie sur un outil développé par Naval Group : un logiciel de gestion de la coactivité. Chaque intervention prévue, à bord ou en fond de bassin, correspond à une ligne. Un code couleur et une série de symboles permettent d’identifier, en un coup d’œil, le type de travaux prévus (électricité, soudure, peinture…), leurs particularités éventuelles (intervention en espace confiné, travail en hauteur, à feu nu…) et la partie du bateau concernée.

Ludovic poursuit la lecture des lignes de travaux prévues. Chacun confirme l’état des opérations en cours et les projets du jour. Le planning est ajusté en temps réel dans le logiciel, au fur et à mesure de la réunion : « Le décapage des œuvres mortes a été terminé hier, en avance. On pourra faire la vidange bâbord dès demain ». Les chefs d’équipe se réorganisent immédiatement. Ils notent aussi les consignes à transmettre à leurs collaborateurs pour assurer leur sécurité sur le chantier. L’IRP insiste : « Attention, dans ce local il y aura des travaux à feu nu, merci de bien fermer le cocon derrière vous, d’avoir un pompier à proximité et une aspiration fumée en bon état de marche ! »

En plus d’améliorer la sécurité de chacun, cette gestion fine de la coactivité permet aussi d’optimiser la performance globale : la vision d’ensemble apportée par le logiciel, associée à l’expertise technique de Naval Group, facilite la prise de décisions par l’IRP et fluidifie le déroulé du chantier. Autour de la table, tous ont le même objectif : assurer la qualité des travaux réalisés, dans les délais fixés par la Marine nationale.

 

Une collaboration étroite avec les marins

La réunion de coordination quotidienne est aussi l’occasion de renforcer la collaboration avec l’équipage de la FREMM, le SSF et le service logistique de la Marine nationale. Pendant la durée du chantier, industriels et marins ont des rôles définis et complémentaires. Ludovic échange justement avec commandant adjoint navire pour l’alerter sur une opération prévue sur une armoire électrique. L’officier confirme : « On fera une diffusion à bord pour annoncer la consignation de l’équipement ».

Au cours de la journée, plusieurs membres de l’équipage assisteront également à des opérations de maintenance réalisées par les techniciens Naval Group : en mer, ils devront être capables de réaliser les premières interventions en cas d’avarie.

Autour de la table, l’énumération des lignes de travaux se termine. Les participants règlent les derniers détails, puis quittent la salle en remettant leur casque. Car, sur le chantier, la journée ne fait que commencer.