[Portrait] Nicolas, responsable lot de travaux propulsion sur le Suffren

Nicolas Burban

12 mai 2022 Sous-marins Story

Après plusieurs semaines au bassin puis à quai à Toulon, le sous-marin nucléaire d’attaque (SNA) Suffren a repris la mer au terme d’une première Indisponibilité pour entretien (IE01) qualifiée de « dense ». À tout juste 30 ans, Nicolas est le responsable lot de travaux (RLT) du périmètre propulsion, sur ce premier de série. Portrait.

Il dit du Suffren qu’il est un peu son « bébé ». Et pour cause. Cet architecte naval entré chez Naval Group à 22 ans, après un stage à Lorient, fait ses classes à Cherbourg sur le programme Barracuda. Il le suivra à ce poste, jusqu’aux essais en mer. « L’idée de l’accompagner jusqu’à Toulon a émergé progressivement, se souvient-il. C’était pour moi l’opportunité de découvrir ensuite le maintien en condition opérationnelle (MCO) qui m’attirait aussi beaucoup, tout en restant sur un produit que je connais et qui me passionne. »

A l’été 2020, Nicolas escorte donc le sous-marin nucléaire d’attaque (SNA) lors de son transfert à Toulon où il a été nommé responsable du lot de travaux (RLT) Sécurité-plongée, puis, courant 2021, RLT propulsion. « Un poste très éloigné du bore out », lâche-t-il avec humour, qui consiste à mettre tout en œuvre (ressources humaines, techniques, outillages et approvisionnements) pour que les travaux correctifs, préventifs et les évolutions capacitaires du bateau, côté propulsion, se déroulent parfaitement. Au quotidien, il multiplie les allers et retours à bord pour piloter l’avancement du chantier et gérer les aléas, l’œil toujours rivé sur son planning. « Contrairement au métier d’architecte naval, qui reste essentiellement théorique, le poste de RLT est très terrain.

Il est aussi très riche d’un point de vue technique comme d’un point de vue humain puisque nous échangeons avec de nombreux interlocuteurs dont la Marine nationale. Nous sommes ainsi au contact des enjeux opérationnels. Enfin, nous observons rapidement l’aboutissement de nos actions, de nos décisions, bien plus que dans le temps de la conception d’un sous-marin qui est un travail de longue haleine. » Afin de pouvoir remettre les clés du Suffren à son équipage conformément aux engagements de Naval Group en fin d’IE, « chaque ligne de travaux constitue un petit challenge collectif, en production comme pour les équipes de préparation et d’ingénierie. » En outre, si un certain nombre de collaborateurs des équipes de construction neuve étaient venus prêter main-forte en 2021 sur des sujets spécifiques, les équipes de la direction Services ont été beaucoup plus autonomes pour cette indisponibilité pour entretien. Des équipes très motivées et soudées par « la passion du produit ».

Nicolas l’assure : « l’ambiance est bonne, et on sait se serrer les coudes. Tout le monde a à cœur que la Marine soit pleinement satisfaite des capacités opérationnelles du Suffren, en particulier dans le contexte géopolitique qui entourera son admission au service actif ». Et après ? « Dès le 1er juillet 2022, je prendrai des fonctions me permettant d'avoir une vue d'ensemble sur le périmètre technique des SNA, en tant que responsable de lot programme pour le MCO des sous-marins de type Suffren et le Dry Deck Shelter (DDS) », confie Nicolas.