[Portrait métier] L’UX design et les facteurs humains au service des interfaces humains-machines de demain

01 octobre 2021 Ressources humaines Story

Elles viennent toutes les deux de chez Thales et ont intégré Naval Group, à un mois d’intervalle, début 2021. Elles ont l’enthousiasme chevillé au corps et des idées plein la tête. Earine Daligault, ergonome interfaces humains-machines (IHM), et Anne Dizerbo, designer user experience/user interface (UX/UI), forment déjà un binôme très complémentaire. Leur rôle ? Penser les interfaces humains-machines de demain, au sein d’une équipe déjà bien installée.

Ergonome IHM, designer UX/UI : en quoi consistent vos métiers ?

Earine : Mon rôle est de définir des profils utilisateurs et de créer des IHM centrés sur leurs besoins. Mon matériau de travail est composé de données issues de la vie à bord (environnement de travail, durée des quarts, luminosité, bruits, profil de l’opérateur…), des IHM existantes ou à créer. J’interviens dans les phases amont de capture du besoin.
Anne : Je propose des solutions innovantes de représentation visuelle qui répondent aux contraintes des marins. La force de notre binôme réside dans notre capacité à maquetter rapidement une interface qui servira ensuite de support pour faire des démos, des présentations dans le but de faire rayonner une idée, un projet, un concept au sein du groupe. »

Sur quoi travaillez-vous en ce moment ?

Anne : « Nous sommes sur un proof of concept (POC) d’IHM de drone autonome. Nous avons intégré l’équipe technique qui a pensé le projet pour traduire toute l’ingénierie en maquettes. Nous allons créer un task model c’est-à-dire lister toutes les tâches que l’opérateur aura à faire dans cette interface ainsi que les scenarii d’usage. Le but est de proposer des maquettes réalistes dans un contexte opérationnel. Nous sommes accompagnées par un ancien marin qui nous propose son regard terrain, ses besoins et frustrations d’ancien usager d’IHM. Auparavant nous avons travaillé sur Setis Innovation et à partir de cet été je travaillerai sur Sycobs 3.0.
Earine : Je démarre par ailleurs sur un chantier lié à la responsabilité sociétale de l’entreprise (RSE) qui vise à proposer dans une approche de Design Thinking des concepts d’amélioration de la qualité de vie des marins à bord. Des points gênants ont été identifiés. Notre mission est de créer des fiches de concept associés à des concept boards (dessins) pour les corriger. La suite, si les concepts plaisent, sera de les maquetter pour les tester.

Quels sont les enjeux des IHM de demain ?

Anne et Earine : Aucun système ne doit être sous-exploité à cause d’une IHM rebutante ou trop complexe, dans le sens où elle ne guiderait pas l’utilisateur. L’interface doit, au contraire, être optimisée sur les plans ergonomiques et visuels pour faire passer l’idée de performance, d’efficience, d’accessibilité ou d’innovation. Si c’est le cas, elles assurent un gain d’efficacité chez leurs utilisateurs.

D’où venez-vous ?

Anne : Je suis passée par les Arts décoratifs. En parallèle, je suivais les conférences du Centre d’études stratégiques de la Marine (CESM) et je faisais partie du comité Marine des Jeunes de l’Institut des hautes études de Défense nationale (IHEDN), et obtenu un diplôme  universitaire (DU) de géopolitique des espaces maritimes avec la Marine. Je suis passionnée par le naval de défense. C’était une vraie volonté d’y travailler.
Earine :  Contrairement à Anne, je travaillais sur des sujets diverses et axés « armée de terre » chez Thales. Pour devenir ergonome et UX/UI designer, j’ai réalisé une licence STAPS en activité physique adaptée santé puis un master STAPS en ergonomie après quoi j’ai suivi une formation complémentaire d’UX/UI design pour me spécialiser dans les interfaces. Cela me permet d’avoir la double casquette afin d’analyser l’activité et les interfaces dans leur globalité.

Anne Dizerbo

Earine Daligault