[Portrait métier] Audrey, cheffe de tranche milieu sur l’IPER du Terrible

Audrey Ribière

18 juin 2021 Naval de défense Services aux flottes Ressources humaines Story

La première indisponibilité périodique pour entretien et réparation (IPER) du sous-marin nucléaire lanceur d’engins (SNLE) Le Terrible est en cours au bassin 8 de la base navale de Brest. Pendant 14 mois, le SNLE va bénéficier de quelque 300 modifications sur ses installations qui doivent lui redonner son potentiel opérationnel pour les 10 ans à venir. Audrey Ribière, cheffe de tranche milieu - celle du système d’armes dissuasion – nous raconte sa contribution à ce chantier majeur, qui rassemble des compétences exceptionnelles au service d’un des produits les plus complexes au monde.

Quel est votre parcours ?

Ingénieure de formation, je suis originaire de Lyon. En 2011, l’entreprise de tuyauterie industrielle dans laquelle je travaillais au service Offres s’est retrouvée en compétition avec Naval Group. L’activité du groupe a suscité mon intérêt ! À tel point qu’en 2012 j’ai rejoint la base navale de Brest pour prendre le poste de responsable lot de travaux (RLT) mécanique et électricité au sein du département Armes et Équipements navals (AEN). C’est là que j’ai découvert le naval de défense : une révélation ! J’ai notamment participé à l’IPER du Triomphant et son adaptation au missile M51. J’ai ensuite pris les rênes du département Armes et mené sa réorganisation avec l’intégration de nouvelles équipes. Mon envie de retourner sur le terrain m’a conduite à prendre le poste de cheffe de tranche IPER SNLE que j’occupe aujourd’hui.

Quel est le rôle de la cheffe de tranche ?

En tant que cheffe de tranche, je suis responsable de la coordination des activités des différentes spécialités qui interviennent sur le chantier. Dans un contexte de co-activité importante, je m’assure du respect des règles de santé et de sécurité au travail et environnement (SSTE). Je suis donc très présente à bord. Une vigilance qui concerne aussi la qualité des travaux en cours et la tenue des différents jalons. C’est une fonction de terrain avec une forte dimension managériale. J’anime une équipe de responsables de lots de travaux (RLT), de coordinateurs et de planificateurs. Cela nécessite d’avoir un certain leadership pour emmener tout le monde dans la même direction. Il faut savoir motiver et recadrer si besoin. Il faut savoir être exigeant mais aussi être attentif et à l’écoute des opérationnels sur lesquels on s’appuie.

Quels sont pour vous et votre équipe les grands enjeux de cette IPER ?

Il s’agit de la première IPER d’un SNLE armé de missiles M51 : certaines opérations que nous réalisons sont donc inédites. Dans le système d’armes dissuasion (SAD), il s’agit de retirer les 16 tubes internes fixes (TIF) à l’intérieur des tubes externes lance-missiles. Le premier TIF a été retiré en février. Petit à petit nous allons stabiliser et optimiser le process. L’autre grand enjeu est bien sûr la tenue d’un planning ambitieux, sans accident de travail et en veillant à limiter les écarts qualité. Sur l'IPER du Terrible, nous sommes désormais accompagnés par les rondiers qualité bord. Ils nous aident à ancrer et renforcer la culture Qualité au sein des équipes : ils veillent, par exemple, à ce que les règles d'obturation des circuits soient respectées. Au niveau SSTE, nous avons mis en place un système de sécurisation des évacuations d'urgence (port d'une puce RFID sur le casque pour chaque personnel) et en doublant les équipiers de seconde intervention (ESI). Tout cela implique un pilotage de l’activité très précis.
Le rythme est intense mais je mesure tous les jours la chance que j’ai d’évoluer dans cet univers passionnant !