[JNR2025] Réserve opérationnelle : le double engagement d’Aymeric

08 octobre 2025 Naval de défense Social Ressources humaines

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Aymeric, chef de projet adjoint à Angoulême-Ruelle fait partie de l’équipe en charge du développement du démonstrateur du lanceur modulaire polyvalent (LMP). Mais quand il quitte ses équipements de protection individuelle (EPI), il lui arrive d’endosser un autre uniforme : celui de sous-lieutenant dans la réserve opérationnelle. Un double engagement rendu possible par le dispositif en vigueur chez Naval Group.

Officier réserviste dans l’armée de Terre et chef de projet chez Naval Group… Aymeric mène deux vies parallèles depuis près de deux ans. « Fils de sous-marinier, j’avais envie de m’engager. Arrivé en 2013 en tant qu’usineur en alternance, j’ai continué à me former jusqu’à une licence en construction navale. » Depuis en 2016, Aymeric s’investit alors totalement dans ses fonctions, jusqu’à être intégré à l’équipe du programme du lanceur modulaire polyvalent (LMP). Un parcours sans faute qui ne lui fait pas pour autant oublier son envie de rejoindre l’armée.

Le déclencheur est la convention signée entre Naval Group et le ministère de la Défense en 2024, qui permet aux réservistes du groupe de bénéficier de 20 jours de disponibilité supplémentaire pour effectuer des périodes de réserve. Pour Aymeric, jeune père de famille, cette facilité est une vraie opportunité de s’engager dans la réserve tout en préservant du temps pour ses proches. « J’ai signé dans la réserve en février 2024. Et depuis 18 mois, j’alterne les périodes en entreprise et les sessions au sein du 515e régiment du Train situé à moins de 20 minutes de Ruelle. Dés 2024, j’ai passé une trentaine de jours sous l’uniforme. Et déjà plus de 40 jours en 2025 ». Pendant ces périodes sous les drapeaux, les temps de pause n’existent pas. Les réservistes vivent des temps de formation ou opérationnels très denses, les soirées et les week-ends s’effacent au profit d’une immersion complète dans la vie militaire.

« Je suis entré comme officier traitant en état-major et j’ai bénéficié de la formation initiale des officiers de réserve état-major. J’ai aussi appris les fondamentaux, connaitre les grades, marcher au pas, savoir manipuler une arme au cours d’un stage d’initiation aux techniques militaires ». Une sorte de parcours accéléré qui nécessite une vraie disponibilité puisque Aymeric se rend dans son régiment un week-end par mois en plus des périodes plus longues. « C’est le principe de cet engagement de réserviste : être présent pour apprendre le métier de militaire, et pour servir. On signe pour une durée donnée, 1, 3 ou 5 ans. Ça veut dire qu’on s’engage à se rendre disponible pour le régiment ».

Depuis le début de l’année 2025, Aymeric s’est orienté vers un poste de commandement au sein d’un peloton composé exclusivement de réservistes. Officier adjoint, il est parfois amené à commander une trentaine de personnes lors d’exercices en conditions réelles. L’objectif est de renforcer les militaires d’active à chaque fois que c’est nécessaire, pour des missions comme l’opération Sentinelle, ou la surveillance de points stratégiques. Il s’agit donc d’être prêts, opérationnels et toujours motivé. Le 515e régiment du Train assure des missions de sécurisation de convois, de transport logistique, d’exploration d’itinéraires… C’est un maillon essentiel dans le déplacement des troupes, avec un haut niveau de technicité.

Savoir rester humble
Être réserviste implique aussi de côtoyer des réservistes qui sont parfois d’anciens militaires, riches d’une longue expérience de terrain. « Il faut savoir rester humble, souligne Aymeric, on côtoie aussi des sous-officiers d’active qui ont beaucoup à nous apprendre. On doit beaucoup écouter, demander conseil, s’appuyer sur leur expérience ».

Les réservistes apportent à l’armée leur expérience, mais ils apprennent beaucoup en retour avec cette confrontation à un univers hors du commun, qui compte des personnes passionnées et très engagées.
« Pour moi, c’est un plaisir d’effectuer ces périodes de réserve, on vit une multitude d’expériences qui peuvent nous servir dans la vie professionnelle, on rencontre des gens très impliqués qui ont envie de bien faire », conclut Aymeric, qui passera encore quelques week-ends en treillis d’ici la fin de l’année, quelques soient les conditions météo, loin de l’univers du site d’Angoulême-Ruelle.