À quoi sert le Pôle de compétitivité EMC2 ?
Stéphane Klein : Avant de préciser quel est son rôle aujourd’hui, j’aimerais revenir sur la genèse de sa création. Les pôles de compétitivité sont nés en France pour dynamiser la R&D collaborative et sélectionner des projets pouvant bénéficier des financements de l’État à travers les fonds unifiés interministériels (FUI). L’objectif était alors de rapprocher les industriels entre eux mais aussi des collaborations avec le monde académique. En Région Pays de la Loire, cinq grands industriels ont répondu à cette demande de l’État : Naval Group, Airbus, Groupe Bénéteau, Chantiers de l’Atlantique et Renault, sur une thématique transfilière : l’advanced manufacturing ou usine du futur pour fonder le pôle EMC2.
En quoi a-t-il évolué aujourd’hui ?
Stéphane Klein : Les FUI ont disparu mais le besoin de faire de la R&D collaborative est toujours là. Le pôle a dû se tourner vers d’autres financements, régionaux, nationaux, européens. Il s’est en outre adossé, depuis 2010, à l’Institut de recherche technologique (IRT) Jules Verne qu’il a contribué à faire naître et dont la vocation est de réaliser les projets de R&D. Mais surtout, EMC2 aujourd’hui renouvelle son projet. Baptisé « Trajectoire 2025 », il vise à faire du pôle une structure de référence dans l’accompagnement collaboratif à la R&D, ce qu’il a toujours fait, et désormais, dans le domaine de l’innovation et de la transformation des entreprises pour une performance écoresponsable.
Quand ce virage « vert » a-t-il eu lieu ?
Stéphane Klein : Il est issu d’une prise de conscience et de la rédaction d’un manifeste signé par plus de 80 responsables et chefs d’entreprises régionales et nationales, en 2020. Cinq grands thèmes le structurent.
Ils portent sur une industrie :
- sobre et écologiquement responsable ;
- positionnant l’humain au cœur de ses préoccupations ;
- compétitive et innovante ;
- collaborative et solidaire ;
- souveraine.
Pour renforcer notre démarche et lui donner un caractère concret, le pôle organisera le 2 juin prochain à La Baule, avec le soutien de Naval Group, les premières rencontres de l’industrie écoresponsable et durable, avec des speakers de référence sur ces questions, des tables rondes, des rencontres entre industriels et offreurs de solutions…
Naval Group est membre du pôle depuis sa création : pourquoi est-ce important « d’en être » ?
Stéphane Klein : Il y a incontestablement un effet réseau pour échanger avec d’autres industriels, des start-ups et des PME qui peuvent apporter des solutions sur des thématiques d’intérêt pour Naval Group tels que l’usine du futur. C’est aussi un accès privilégié aux partenaires académiques référents sur ces sujets de compétitivité, de transformation numérique et d’écoresponsabilité, et à des moyens dimensionnants, qu’il s’agisse des IRT pour réaliser les projets ou des guichets de financement.
Pourquoi en prendre la présidence ?
Stéphane Klein : Naval Group prend très à cœur la pérennité de ce pôle. Cette présidence c’est aussi une manière d’apporter notre pierre à l’édifice, y compris vis-à-vis de la Région des Pays de la Loire avec qui nous avons un partenariat.