Interview de Maroua Omri

28 avril 2021 Ressources humaines Responsabilité sociétale d'entreprise Story

[Portrait métier] Maroua Omri est contract manager à Cherbourg sur le sous-programme Submarine Construction Yard (SCY) du programme Australian Future Submarine (AFS) et également marraine « Elles bougent ». Elle nous présente son parcours académique et au sein de Naval Group.

Comment êtes-vous arrivée à votre poste actuel ?

De 2015 à 2018, j’ai étudié le droit public et le droit privé à l’Université Reims-Champagne Ardennes. Au cours de ma licence, je me suis rendue compte que je souhaitais utiliser mes connaissances juridiques de manière très opérationnelle. Je me suis donc intéressée au métier de contract manager et j’ai commencé à regarder les opportunités professionnelles. C’est un métier stratégique et opérationnel qui émergeait alors dans les grandes entreprises françaises à envergure internationale.

Dès mars 2018, j’ai postulé à une offre d’alternance de contract manager chez Naval Group à Saint-Tropez. Pendant le parcours de recrutement, j’envoyais des dossiers pour postuler à des masters qui proposaient des alternances de 2 ans en droit, ils sont plutôt rares !

En septembre 2018, je débutais donc un master en droit des affaires, parcours juriste d’entreprise, à Toulouse et, rejoignais l’équipe contrat management spécialisée en armes sous-marines à Saint-Tropez.

Comment s’est passée votre alternance ?

La première année, mon alternance consistait à apprendre le métier de contract manager. J’étais en soutien des contract managers de l’équipe « Support management de programme » sur plusieurs marchés : marché du maintien en condition opérationnelle, marché de contre-mesures, marchés de torpilles légères et torpilles lourdes, etc. Dans ce cadre, je travaillais aussi en lien avec des configuration managers, des risks managers, des planificateurs, etc.

La seconde année, mon responsable m’a délégué des fonctions de contract manager (CM) et j’étais donc CM sur le marché d’étude des torpilles 21 qui sont intégrées actuellement dans le Suffren et qui le seront dans les futurs sous-marins du programme Barracuda.
La première année, j’étais en entreprise 2 semaines sur 4 et la seconde année, 2 mois sur 3.

À l’université, j’étudiais différentes spécialités juridiques : droit des marchés publics, droit privé, droit des contrats, droit de la concurrence, droit international, etc. La diversité des matières abordées m’était utile au jour le jour en entreprise.

Et après votre alternance, quel choix professionnel avez-vous fait ?

Environ 6 mois avant la fin de mon alternance, j’ai exprimé mon souhait de rester chez Naval Group à mon manager et j’ai commencé à regarder les offres d’emploi disponibles. J’avais entendu parler du programme Australian Future Submarine (AFS) et je voulais absolument le rejoindre car il regroupe plusieurs aspects que je recherchais : trouver une dimension internationale, travailler sur un projet exceptionnel au sein de Naval Group, prendre part à un programme de sous-marins, rejoindre une nouvelle équipe de CM. Une opportunité de CM junior s’est présentée et à l’issue du parcours de recrutement, j’ai eu le poste ! Trois semaines après la fin de mon alternance, je rejoignais une nouvelle équipe à Cherbourg ! C’était en octobre 2020.

J’exerce donc la fonction de contract manager sur le sous-programme Submarine Construction Yard (SCY) du programme AFS, autrement dit sur le chantier naval à Adélaïde en Australie. C’est le sous-programme sur lequel nous travaillons le plus avec la filiale australienne, au quotidien et en anglais évidemment !

D’après vous, quelles sont les qualités requises pour exercer le métier de contract manager ?

Le métier de contract manager regroupe plusieurs compétences : juridiques, financières mais aussi techniques. Pour l’exercer, il faut avoir un sens analytique très poussé pour évaluer les risques et les opportunités mais aussi de fortes qualités relationnelles et humaines pour conseiller au mieux ses différents interlocuteurs et jouer un rôle de facilitateur. Il est aussi essentiel d’acquérir des compétences stratégiques pour conseiller le directeur du programme dans les choix et les actions à mettre en place.
Être très curieux est une qualité indispensable pour connaître les corps de métiers du contrat et envisager les problématiques que l’on peut rencontrer à tous les niveaux. Le CM travaille en effet avec toute l’équipe programme. Au quotidien, je travaille par exemple beaucoup avec l’acheteuse du sous-programme et le Control Account Manager qui est le représentant du directeur du sous-programme (SCY) en France. Je travaille aussi avec le Manager SCY Development, le manager qui doit développer le chantier en Australie et qui, pour l’instant, est basé en France, avec le Project Manager Officer, les Works Packages Managers, les planificateurs, le directeur du sous-programme en Australie, le Chief Industrial Officer, le financier et surtout le counterpart australien, qui est mon homologue en Australie. Ils me sollicitent tous énormément pour soulever les problématiques qu’ils peuvent rencontrer au cours du contrat, ce qui est bon signe : ils comprennent l’importance du contrat et du rôle du CM.
Autre qualité, il faut savoir s’adapter à son équipe et au client pour obtenir la coopération de tous.

Qu’est-ce qui vous plaît dans ce métier ?

Les semaines ne se ressemblent pas ! Je suis partie prenante dans beaucoup de discussions et les problématiques métiers sont très diverses. Sur ce nouveau programme et au contact de tous ces métiers, j’apprends encore énormément. C’est ce qui m’anime au jour le jour.
Ce métier est peu connu et j’encourage ceux qui recherchent des fonctions opérationnelles à se renseigner dessus !

Comment envisagez-vous la suite de votre carrière ?

Pour la suite, je continuerai de privilégier les contrats à l’export car ce sont des sujets qui me passionnent. C’est un challenge de travailler avec les clients de l’entreprise à l’international.

Dans le cadre de son engagement comme marraine dans l’association « Elles bougent », qui promeut les métiers scientifiques et techniques auprès des jeunes filles, Maroua Omri s’est inscrite au « Challenge InnovaTech Normandie » lancé fin 2020 et avec son équipe. Elle a remporté le Prix Coup de cœur pour son projet sur le thème de la Ville durable en avril 2021 : bravo à elle !