Il était une fois la frégate de défense et d’intervention

29 Mars 2021 Naval de défense Groupe Innovation Story

C’est un jour de mai 2015, sur la base aéronautique navale de Lann-Bihoué, que le programme des frégates de défense et d’intervention (FDI) a été officiellement annoncé. Aux 6 frégates multimissions (FREMM) de la classe Aquitaine et aux deux nouvelles frégates de défense aérienne (FREMM DA), s’ajouteront bientôt ces 5 nouvelles frégates de défense et d’intervention et (FDI) qui formeront la flotte de premier rang de la Marine nationale. D’un niveau de digitalisation inégalé, la FDI a été gâtée à la naissance par une bonne fée 4.0. On la dit « numérique de A à Z ». Fable moderne ou réalité ?

Frégate digitale

Si l’innovation et l’ingénierie système, de la conception jusqu’à la maintenance, marquent ce programme d’un sceau spécifique, le niveau record de numérisation de ses systèmes est son autre signature. En effet, si la FDI est innovante par bien des aspects, comme son design très particulier (avec étrave inversée) et ses équipements ultramodernes, elle l’est surtout par ses nombreuses ruptures techniques et technologiques dans le domaine du digital. « Deux data centers hébergent les applications logicielles du navire, telles que les logiciels de management du système de combat (CMS), de management de la plateforme (PMS), de lutte contre la menace asymétrique, sans oublier celui de management de la cybersécurité (CyMS) », liste Sylvain Perrier, directeur de programme FDI. « Intégré dès la conception et sur l’ensemble du cycle de vie de ses produits et services, destinés à être résilients, le système de protection cyber fait de la FDI une frégate cybersecured by design. »

Production numérique

L’innovation qui caractéristique ce programme réside aussi dans les méthodes de conception et de management mises en place pour sa conduite et dans les solutions industrielles retenues pour la production. Le site Naval Group de Lorient, berceau historique des navires de surface et centre névralgique du programme FDI, a ainsi bénéficié de plusieurs dizaines de millions d’euros d’investissements, afin de renouveler son outil industriel et de gagner en efficacité pour la construction des navires. Les ateliers de production font eux aussi leur révolution numérique. Exit les plans papier : les opérations d’usinage, de montage et de contrôles de conformité sont désormais assurées grâce à l’utilisation de logiciels installés sur tablettes numériques, qui transforment fondamentalement les métiers de la production, tout en contribuant à une plus grande maîtrise de la qualité et du calendrier.

Maîtrise du temps

Justement, pour la bonne tenue de ses jalons industriels et calendaires, Naval Group innove encore. « L’intégration à bord et les essais à la mer des différents systèmes du navire, ont lieu dans des délais contraints, ce qui implique une préparation très en amont, précise Sylvain Perrier. Pour chaque système embarqué, un maximum de tests sont ainsi réalisés en plateforme d’intégration à terre. Parmi les nombreuses plateformes à terre mises en place très tôt dans le programme, la plus emblématique est la SIF, la Shore Integration Facility. » Implantée sur le site DGA de Saint-Mandrier, près de Toulon. Cette infrastructure a été imaginée pour les tests de validation des performances du système de combat avant qu’il ne soit déployé à bord des navires. Elle héberge le Panoramic Sensor Integration Facility (PSIF), une mâture d’essais identique à la vraie mâture des futures FDI, avec son radar digital à panneaux fixes SeaFire®. Reproduire à terre, sur cette SIF, le système de combat des FDI, pour mieux en caractériser les performances et en maîtriser la durée de qualification, c’est pour Naval Group l’illustration parfaite de son rôle de systémier intégrateur. Un rôle majeur, que compte aussi jouer le groupe à l’export avec une FDI commercialisée sous le nom de Belh@rra®, cette mythique vague géante observée au pays basque.

Repères

  • 24 octobre 2019 : coup d’envoi de la fabrication de la première des cinq FDI de la classe des Amiraux (Ronarc’h, puis Louzeau, Castex, Nomy et Cabanier)
  • 2023 : essais à la mer de la FDI n°1
  • 2024 : livraison de la FDI n°1
  • Avant 2030 : livraison de la FDI n°5